Personnages important de notre histoire

Bruno-Élisée Leclerc, prêtre

Venu de Kamouraska, Monsieur Leclerc est curé d’Hébertville de 1875 à 1891. C’est lui qui entreprend de mettre en chantier en 1879, la première église en pierre de la région du Lac-Saint-Jean.

La chapelle commencée à construire en 1854 et inaugurée en 1857 sur la colline est devenue désuète et trop petite pour la population sans cesse grandissante, près de 3000 personnes sont recensées sur le territoire d’Hébertville.

Avec des plans signés par David Ouellet, architecte de Québec, M. le curé et l’assemblée des syndics de la Fabrique présentent une requête à l’évêque de Chicoutimi: Mgr. Dominique Racine qui autorise par décret canonique la construction d’un nouveau temple.

Les travaux commencent à l’automne de 1879 et dureront plus de 2 ans donc, on bâtit par dessus la chapelle existante afin de ne pas empêcher l’exercice du culte. Ce vieux bâtiment sera démoli lorsque l’église sera couverte.

Bruno-Élisée Leclerc se révèle un chef de chantier efficace, motivateur et dans ses sermons, il exhorte les paroissiens à apporter des billots de pins, les encourage à transporter la pierre qui provient de la rivière Ouiatchouan à Val-Jalbert.

Lorsque le financement fait défaut, il va lui-même à Québec dans les institutions prêteuses pour demander de l’argent. M. Leclerc connaîtra le grand bonheur d’inaugurer l’église qui n’est pas finie à l’intérieur et qu’on ne peut pas utiliser l’hiver parce que trop difficile à chauffer. Les messes avaient lieu dans la sacristie adjacente qui était construite depuis 1875.

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Calixte Hébert

Monsieur Hébert arrive à Hébertville le 30 juin 1852 avec sa 2e épouse: Delphine Poulet et 2 enfants nés d’un premier mariage: Oliva et Charles. Ces 2 jeunes retourneront vivre au presbytère de Kamouraska avec oncle Nicolas-Tolentin et tante Henriette Hébert, cependant, ils reviennent voir leur père pendant les mois d’été.

Calixte devient l’administrateur des biens de l’Association des comtés de L’Islet et de Kamouraska (ACIK). Responsable de l’entrepôt contenant les produits et les outils que l’association fait parvenir au Lac-Saint-Jean afin que les pionniers puissent défricher et cultiver la terre, se nourrir et se bâtir un abri.

Magasin, courrier, rapports financiers, intervention auprès du gouvernement, règlement de conflits, tout passe par Calixte qui sait lire et écrire parce qu’il a fréquenté le séminaire de Nicolet. Il devient marguillier de la chapelle construite en 1851 au dessus de la chute.

1860-1875, premier maire de la municipalité «paroisse» et en 1873, à l’ouverture du premier bureau d’enregistrement, il sera nommé registraire pour toute la région du Lac-Saint-Jean.

Marié 3 fois, la 3e épouse étant Madame Georgianna Paradis, père de 19 enfants, décédé en 1897 après 45 ans de vie dans cette nouvelle région, inhumé dans le cimetière d’Hébertville. La maison Calixte Hébert existe encore aujourd’hui.

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Charles Huot, peintre

Monsieur Huot peintre québécois est allé étudier la peinture à l’école des beaux-arts de Paris où il scrute l’histoire, celles de France et du Canada. Il étudie le costume à travers les âges, l’architecture pittoresque, le paysage et les coutumes populaires car il attache une grande importance à la précision historique. Comme nombre de peintres de son temps, il considère la reconstitution très précise comme la branche maîtresse de la peinture.

Le peintre s’est souvent mué en historien méticuleux. Tel apparaît-il dans les immenses compositions du parlement de Québec dans la toile: Bataille des Plaines d’Abraham.

Comment Charles Huot s’est-il retrouvé à Hébertville à l’automne et l’hiver 1916-1917 ? Il souffrait de troubles respiratoires et son grand ami Charles-Elzéar Delamarre qui a vécu à Hébertville dès l’âge de 4 ans, curé fondateur de l’Ermitage du Lac-Bouchette l’invite à venir se refaire une santé grâce à l’air pur et vivifiant du Lac-Saint-Jean. Ces messieurs s’étaient connus pendant leurs études au séminaire de Québec. Huot, afin de remercier M. Delamarre, peint l’histoire de Saint Antoine sur les murs de la première chapelle du Lac-Bouchette.

Hébertville est à terminer la décoration intérieure de l’église construite depuis 1881 et la réputation du peintre s’est étendue dans toute la région. Il est donc invité par M. le curé Louis Gagnon à produire des toiles à caractère religieux pour le temple. Le journal de l’époque: Progrès du Saguenay, d’octobre 1916, relate que le peintre Huot réside à Hébertville avec sa fille Alice. Il installe lui-même ses toiles avec la technique du marouflage c’est à dire coller au mur une toile peinte. Ce sont des morceaux d’environ 2 pi.x 2 pi.(60cm.x 60cm.) un peu comme un casse-tête.

Charles Huot décède à Québec en 1930 à l’âge de 75 ans.

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Jean-Félix Langlais

Ami de Nicolas-Tolentin Hébert et membre de l’Association des comtés de L’Islet et de Kamouraska, Monsieur Langlais propose au conseil d’administration de bâtir à ses frais les 2 moulins à la chute des Aulnaies à condition que les terrains lui soient accordés gratuitement. Plusieurs démarches auprès du gouvernement pour l’obtention de lettres patentes pour ledit terrain aboutissent enfin le 12 juillet 1851 et Jean-Félix entreprend alors la construction du moulin à scie et d’un moulin à farine de chaque côté de la rivière au pied de la chute des Aulnaies au coût de 217 L. pour (louis, unité monétaire en vigueur) soit environ 880$.

Il installe aussi sa maison en face des moulins, sa femme et ses enfants arrivent dans la colonie. Cet habile constructeur est reconnu dans toute la région, il construit d’autres moulins au Saguenay, il prendra le contrat d’établir le Chemin Kénogami, premier lien routier entre les régions du Saguenay et Lac-Saint-Jean. En 1879, il signe chez le notaire Dumais, avec Messieurs Pagé et Néron comme bâtisseurs de l’église d’Hébertville au montant de 10500$. La somme d’argent étant trop modeste pour l’ampleur du chantier, M. Langlais se voit dans l’obligation d’abandonner l’entreprise lorsque les murs de pierres furent élevés à la hauteur des fenêtres.

Jean-Félix Langlais meurt en 1888 et connaît l’insigne honneur d’être inhumé au sous-sol de l’église d’Hébertville.

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Louis Gagnon, prêtre

Curé d’Hébertville entre 1914 et 1929, c’est lui qui prend en mains la finition intérieure de l’église. Avec des plans de l’architecte Joseph-Pierre Ouellet, il fait élever les murs en plâtre, achète 3 autels: un maître autel et 2 plus petits dédiés à la Vierge et à Saint-Joseph de même que des stations de chemin de croix. Coût du projet, 37500$

Avec le Conseil de Fabrique, il achète 3 cloches de la Maison Paccard en France et un orgue Casavant de Saint-Hyacinthe.

1916 : une rencontre avec le peintre québécois Charles Huot le convainc de commander 7 toiles pour décorer les corniches du chœur.
1925 : membre du comité régional qui œuvre pour élever un monument en l’honneur du Curé Hébert, le fondateur, et des pionniers.
1926 : Le monument Hébert est inauguré le 6 juillet et est situé sur les terrains de la maison Rémi Hudon.

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Nicolas-Tolentin Hébert, prêtre

Monsieur Hébert voit le jour en 1810 à Saint-Grégoire de Nicolet dans une famille de la petite bourgeoisie rurale. Le père, Jean-Baptiste, notable du village, est marchand et un bâtisseur d’églises. Député de la législature du Québec, il est du nombre des patriotes de 1837 qui furent faits prisonnier à Montréal. La maman, Judith Lemire, femme vaillante et entreprenante, mène la famille avec fermeté et amour.

Nicolas, son fils aîné, lui sera très attaché et lui écrira de longues lettres tout au cours de sa vie. Ce doyen de famille a 6 frères et 6 sœurs. Ordonné prêtre à 23 ans sur permission spéciale de l’évêque, parce que trop jeune, l’Abbé Hébert devient vicaire à la cathédrale de Québec et y demeure pendant 7 années. Particulièrement affecté à l’église Notre-Dame des Victoires, M. Hébert est surnommé: « le curé de la Basse-Ville ».

Octobre 1840, Nicolas-Tolentin, 30 ans, obtient sa première cure à Saint-Pascal de Kamouraska et sera à la tête de cette paroisse pendant 12 ans. C’est de là qu’il contribue à fondation de l’Association des comtés de L’Islet-kamouraska et qu’il devient le fondateur d’Hébertville et du Lac-Saint-Jean.

Le curé Hébert meurt à 78 ans, en 1888, dans sa nouvelle paroisse dont il est devenu le pasteur: Saint-Louis de Kamouraska et est inhumé dans un caveau sous cette église.

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Rémi Hudon, marchand

M. Hudon est natif de Saint-Denis de Kamouraska, marié à Denise (Dina) Migneault dite Labrie, ils sont les parents de 16 enfants. Rémi Hudon effectue un voyage de reconnaissance en 1860 dans le but de se choisir un site en vue de son installation définitive et fait construire sa grande maison de 3 étages en 1862.

Il installe son magasin général au rez-de-chaussée et devient rapidement un propriétaire foncier fort connu et respecté. Il se spécialise dans l’achat de terrains dont les propriétaires sont incapables d’assurer le paiement. Il réalise également de nombreux contrats d’exploitation forestière pour la compagnie Price en ouvrant des chantiers autour des rivières: Grande Décharge, Métabetchouan et Belle-Rivière.

Rémi Hudon fut conseiller municipal, commissaire d’école et chef politique pour les conservateurs, c’était donc un « Bleu ». Ses qualités d’homme d’affaires lui ont permis d’amasser une petite fortune.

Il meurt subitement en 1889 à l’âge de 68 ans et est inhumé dans la petite chapelle construite par sa famille dans le cimetière d’Hébertville (charnier). Madame Labrie lui survit jusqu’en 1899. La maison Hudon est encore fonctionnelle.

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Sévérin Dumais, notaire

Un fils de Kamouraska qui vient s’établir à Hébertville en 1867. Il fait construire sa grande maison sur la rue La Barre pour loger sa famille et son étude de notaire est attenante à la demeure.

Lorsque l’entité municipale « village » fut établie, M. Dumais en sera le premier maire de 1881 jusqu’en 1890, agent des terres, président de la commission scolaire, greffier de la cour d’Hébertville et préfet de comté pendant plusieurs années. 1879, le notaire Dumais fait signer le contrat pour la construction de l’église.

Sévérin Dumais décède le 28 avril 1907 à l’âge de 67 ans. Funérailles et inhumation dans le cimetière d’Hébertville le 1er mai 1907.

Son épouse Honorine Gagné, excellente musicienne accompagne les chantres à l’église avant 1883, mais pour s’exécuter, elle doit faire déménager son harmonium à partir de sa maison vers le lieu de culte par des bénévoles, pour les grandes fêtes et les célébrations spéciales.

Madame Honorine décède le 20 juillet 1933 à l’âge de 86 ans et est inhumée dans le cimetière d’Hébertville. La résidence Dumais existe encore aujourd’hui.

Résumé: Hélène Girard
Source : 
Gérard Morissette: « La peinture traditionnelle au Canada Français ».
Pierre-Maurice Hébert: «Le curé Hébert, un siècle d’histoire» Tome 1.
Ghislain Bouchard, époux de Olivette Hudon, arrière-petite-fille de Dina et Rémi.
Photo: ACSAP, archives du collège Sainte-Anne-de-la-Pocatière